La Saint-Valentin vue par Gérard Leleu

Gérard Leleu, l’auteur du livre LES PLUS BELLES CARESSES D’AMOUR, nous parle de la Saint-Valentin…

Gérard Leleu parle de la Saint-Valentin from Éditions Leduc.s on Vimeo.

 Depuis la nuit des temps on a célébré en février une fête des amoureux, parce c’est le mois où les oiseaux s’apparient et se remettent à chanter.

Dans la chrétienté, c’est au cours du XIVe siècle que fut décidé de fêter la Saint-Valentin le 14 février et de faire de Valentin le patron des amoureux.

Évêque de Rome dans les années 470, il avait tout simplement eu la bonne idée d’autoriser le mariage des chrétien(ne)s avec païen(ne)s.

Mais bien vite la fête échappa à l’Église et prit des allures « naturalistes » voire primitives. C’est que par leurs chants et leurs appariements les oiseaux constituent les signes avant-coureurs du printemps et ouvrent le renouveau des forces de la nature. Leurs chants sont perçus comme un éveil de l’instinct sexuel, un hymne naturel à l’amour, un message érotique qui inspire aux humains, particulièrement aux femmes, une exaltation sentimentale et sensuelle. C’est une libération plus ou moins mythique autant qu’éphémère de l’amour et de la femme.

Cette journée de VALENTINAGE se traduisait par la décoration des façades des amoureuses avec des branches d’arbres et des brassées des premières fleurs et par des chants, des danses et des mimes qui célébraient la beauté de la femme et son pouvoir érotico-magique.

Les femmes mariées pouvaient choisir un « valentin » – ou on leur affectait un amoureux d’un jour, un célibataire. La liberté se limitait à danser avec lui, ce qui constituait une transgression car une épouse n’avait le droit de danser qu’avec son époux. C’était un renversement temporaire de l’autorité maritale qui compensait l’ennui du mariage patriarcal (les maris toujours nettement plus vieux, étaient imposés autoritairement).

Ce valentinage se prolongea les siècles suivants. Mais au XVIIIe siècle l’Église n’accepta plus l’aspect érotique qu’avait pris cette fête, ni les adultères qu’elle entraînait. Dès lors elle se réduisit à un simple courtisement prénuptial entre jeunes filles et jeunes hommes.

Actuellement on a perdu la signification de cette fête et son importance. Pourtant la célébration de l’Amour devrait se faire avec autant de faste que les fêtes patriotiques ou les fêtes religieuses. Pour ce faire, sans doute faudrait-il la situer le dimanche. L’Amour n’est-il pas ce qu’il y a de plus important dans la destinée humaine ?