Astuce du lundi : homonyme es-tu là ?

Des mots, toujours des mots… La langue française, avec ses milliers de mots, est complexe, et les multiples termes différents par le sens et l’orthographe mais identiques à l’oreille ne vous facilitent pas la tâche ! Aujourd’hui, on vous propose quelques astuces pour différencier ces homonymes qui gâchent votre orthographe.

Quand les homonymes s’en mêlent…
Des confusions orthographiques surviennent vite entre homonymes, c’est-à-dire entre mots qui se prononcent pareil, mais qui s’écrivent et surtout s’utilisent différemment !

*S’en, c’en ou sans ?
•• On écrit s’en quand on peut le remplacer par m’en ou t’en, ou encore quand on peut placer il devant.
✎✎ Exemple : « on s’en moque » (et non « on sans moque »), car on peut dire aussi : « je m’en moque » ou « il s’en moque ».

•• On écrit c’en quand on peut remplacer le « c’ » par cela.
✎✎ Exemple : « C’en est trop, arrête de brailler ! » ➤ cela est trop pour mes oreilles…

•• On écrit sans… dans tous les autres cas !
✎✎ Exemple : « Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage… » (le Renard au Corbeau dans la fable de La Fontaine).

Attention aux autres homonymes de sans :
« sens dessus dessous », « se faire un sang d’encre », « un cent de poireaux », « il ne se sent plus »… à ne surtout pas confondre !

*D’en ou dans ?
On écrit d’en quand il se trouve devant un verbe ou qu’on peut le remplacer par de ou d’.
✎✎ Exemple : « Des buts, je viens d’en marquer trois ! » ➤ je viens de marquer trois buts.

Dans tous les autres cas, on écrira dans.
✎✎ Exemple : « Je serai de retour dans trois heures. »

*Qu’en, quand ou quant ?
•• On écrit quand si on peut le remplacer par lorsque ou à quel moment.
✎✎ Exemples : « Quand aurez-vous fini de vous agiter ? » (à quel moment ?), « Quand Marie-Amélie part en vacances, elle envoie des cartes postales » (lorsque Marie Amélie…).

•• On écrit quant s’il est suivi de à ou de aux (quant signifie « en ce qui concerne » telle ou telle personne ou chose).
✎✎ Exemple : « “Quant à moi, je n’aurais jamais peint de telles horreurs”, disait de Raphaël un peintre dont je tairai le nom… il préférait ses propres gribouillages ! » (Roger Dutertre, Les Salons de 1910).

LE MÉMO MALIN
La règle de quant à, quant aux paraît simple. Attention, cependant : quand peut également être suivi de à, de au ou de aux, mais séparé par une virgule.
✎✎Exemple : « Quand, aux lueurs du crépuscule, j’aperçus Sonia, mon coeur flancha… » En cas de doute, remplacez-le par lorsque pour vérifier.

•• On écrit qu’en dans tous les autres cas : « Qu’en déduisez-vous ? »

*N’y ou ni ? 
En règle générale, y indique surtout le lieu (« n’y allez pas, c’est un marécage ! »), mais c’est aussi un pronom, car ici, il remplace « marécage ». Le lieu peut être symbolique : « Il se moque de tous ses devoirs, y compris de ses devoirs de maths ! », y étant ici le « lieu » de tous les devoirs.

•• On écrit ni quand on peut le remplacer par pas ou par non plus.
✎✎ Exemple : « Le marin expérimenté ne craint ni le vent ni les vagues » ➤ il ne craint pas le vent, pas non plus les vagues.

•• On écrit n’y en deux lettres séparées devant un verbe conjugué. C’était le cas dans l’exemple : « n’y allez pas… »

*Si ou s’y ?
•• On écrit s’y quand on peut placer devant lui les pronoms il ou elle, ou bien lorsqu’on peut le remplacer par m’y.
✎✎ Exemple : « Le lièvre de La Fontaine s’y prit un peu tard pour rattraper la tortue. » ➤ il s’y prit un peu tard / je m’y pris un peu tard.

•• On écrit si en un seul mot quand on peut le remplacer par très ou par quand.
✎✎ Exemple : « Si je le surprends à rouler si vite, je lui confisque sa bicyclette ! » ➤ quand je le surprendrai à rouler très vite…

Cette astuce est tiré du livre En finir avec les fautes de français de Jean-Pierre Colin, actuellement en librairie. Pour en savoir plus, cliquez ici.